Dans le département

Non à la chasse aux bébés délinquants !

Par / 15 novembre 2005

Appel pour une autre politique en direction des enfants en souffrance :

A l’heure où les quartiers en difficultés exprimaient leur mal être sous des formes violentes, où toute une partie de la jeunesse explose, un débat voit le jour sur le possible dépistage précoce d’une délinquance potentielle chez l’enfant. Bien évidemment le ministre de l’intérieur s’est emparé de ce dossier pour affirmer sa conception répressive à cet égard. Le débat a surgi dans la foulée de l’édition d’un livre noir de la psychanalyse.

C’est sur la base d’une commande de la caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs indépendants (CANAM) que l’INSERM vient de produire une analyse sur cette question. Dans le cadre d’une théorisation d’un déterminisme, l’étude veut démontrer que la délinquance serait en quelque sorte inscrite dans les gènes. Nous revenons à l’époque que nous croyions révolue du « chromosome du crime ».

La génétique, le tempérament, la personnalité, « des traits de caractère tels que la froideur affective, la tendance à la manipulation, le cynisme, l’agressivité sont mentionnés comme associés à la précocité des agressions » et font partie, selon les experts, des facteurs de risque des troubles de conduite, au même titre que les antécédents familiaux. Rien n’est dit sur le contexte social, la précarité, la pauvreté, le chômage, les inégalités. La violence sociale dont l’irruption sur le devant de la scène vient d’avoir lieue est éludée.

L’objectif affirmé est de dépister précocement ces troubles dès l’âge de 36 mois pour les médicaliser. On veut d’embler mettre dans des camisoles chimiques des bébés, sous prétexte qu’ils pourraient devenir délinquants. C’est digne des pays totalitaires et c’est ce que voudrait imposer Sarkozy sous l’égide de de Villepin. Cela évite de poser la question sociale, la question du devenir humain de notre société, c’est l’état d’urgence et le couvre feu décrété chez les nourrissons. Les grands groupes pharmaceutiques ne doivent être bien loin ! Le modèle américain est à l’œuvre, ce pays où 5 millions d’enfants sont médicamentés à coup de Ritaline !

Les signataires expriment leur préoccupation et leur indignation. Ils exigent une autre politique en direction de l’enfance et de la petite enfance. Ils demandent des moyens supplémentaires pour les centres Médico- psychopédagogique (les CMPP), la formation de psychothérapeutes pour ces jeunes, la création de postes de médiateurs sociaux, de thérapeutes, d’éducateurs. Ils exigent des financements pour une école de qualité, pour une formation professionnelle adaptée.

Pantin, le 15 novembre 2005.

Premiers appelants :

Jean Marie DOUSSIN, secrétaire départemental du Parti Communiste Français,
Eliane ASSASSI, sénatrice de la Seine Saint-Denis, présidente de l’ADECR,
Docteur Mario SALVI, médecin généraliste, administrateur du Conseil National de liaison des centres de santé,
Hélène FRANCO, vice présidente du Syndicat de la Magistrature,
Jean Pierre ROSENCZVEIG, Président de DEI France
Maître Patrick ROULETTE, avocat, Président de la FCPE 93

Pour vous joindre à cet appel, contactez le : 01 42 34 24 49
ou envoyez un message à l’adresse électronique suivante : bureau.e.assassi@senat.fr

Les dernieres interventions

Ecoles Situation des établissements scolaires en Seine Saint Denis

Interpellation de la Ministre de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche - Par / 26 septembre 2014

Dans le département CPE, non merci !

Sauf que, comme le disent les jeunes de Seine- Saint-Denis, avec aujourd’hui des milliers d’autres, « nous ne sommes pas des mendiants, et vous offrez du mieux que rien à ceux qui ne veulent pas être traités comme des moins que rien ». - Par / 1er mars 2006


Bio Express

Éliane Assassi

Sénatrice de Seine-Saint-Denis - Présidente du groupe CRCE
Membre de la commission des Lois
Elue le 26 septembre 2004
En savoir plus
Administration