Fils d’immigrés juifs de Bessarabie, guidés vers la France par son idéal républicain et ses droits humains, Robert Badinter porta avec constance ces valeurs tout au long de sa vie.

Profondément marqué par les nombreux membres de sa famille déportés et assassinés avec la complicité du Régime de Vichy, il a conduit avec droiture et persévérance les combats contre l’injustice.

Tout d’abord avocat, puis Garde des Sceaux, son nom restera avant tout attaché à l’abolition de la peine de mort. Héritier revendiqué de Victor Hugo, il a suivi ses pas et mené cette croisade aussi bien dans les cours d’assises qu’au Parlement, permettant le 9 octobre 1981 la parution au Journal officiel de la loi no 81-908, dont l’article 1er disposait : « La peine de mort est abolie ».

Le ministre de la Justice n’a eu de cesse d’agir pour la garantie des libertés fondamentales, supprimant le délit d’homosexualité, hérité du Régime de Vichy, mais aussi la Cour de sûreté de l’État, créée durant la guerre d’Algérie.

Président du Conseil constitutionnel en 1986, critiqué pour défendre l’État de droit, notamment sur les lois Pasqua-Debré sur l’immigration, il resta droit et juste.

Sénateur, membre de la commission des lois, résistant et robuste, il rappellera perpétuellement les principes fondamentaux de notre République.

Sa lutte pour les droits humains dépassait les frontières, œuvrant à défendre l’humanité.

Ses combats pour les libertés publiques, l’abolition de la peine de mort, contre l’antisémitisme et le racisme ont inscrit notre République dans le camp de l’humanité. Ils sont les nôtres.

Nous apportons à ses proches nos plus sincères condoléances.