dossier Covid-19 : les politiques libérales en accusation

Peut-on lutter efficacement contre la pandémie de covid-19 avec des méthodes fidèles aux dogmes libéraux, alors que ceux-ci ont précisément conduit à méconnaître la crise puis à l’aggraver, notamment en affaiblissant la recherche et le service public hospitalier ? Pour le gouvernement, la réponse est oui, comme en témoignent sa gestion de la crise et plus particulièrement les dispositions de la loi de finances rectificative et les mesures de l’état d’urgence sanitaire, entré lui en vigueur le 24 mars, qu’il a fait adopter par le Parlement. Pour les membres du groupe CRCE, la réponse est en revanche négative. Ils se sont donc abstenus lors du vote de cette loi de finances rectificative et se sont prononcés contre les mesures d’urgence proposées par Emmanuel Macron : pleins pouvoirs au gouvernement pendant deux mois, sans contrôle ou presque ni vote du Parlement ; dérogations injustifiées au droit du travail en matière de congés, de repos hebdomadaires et dominicaux ; mais refus de mettre à contribution les ménages les plus riches et les actionnaires.

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Les communiqués de presse

Retrouvez ici l’ensemble des communiqués de presse publiés par les élus du groupe CRC.

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L’État doit prendre en charge à 100 % ces achats de masques

Achats de masques par les collectivités -

Par / 30 avril 2020

Les élus locaux n’ont pas attendu les hésitations, les manquements ou encore les directives d’en haut pour agir et ne peuvent se contenter d’une écoute partielle et d’une demie confiance comme la prise en charge par l’Etat à 50% des achats de masques. La concurrence entre les territoires est la conséquence de l’absence et des carences de l’Etat en matière de santé, compétence pourtant centralisée, a fortiori sous l’état d’urgence sanitaire attribuant au Gouvernement un pouvoir de police spéciale.

Cette prise en charge concerne-t-elle les commandes de masques passées avant le 13 avril et futures pour toute la population ? Et surtout, pourquoi seulement 50% ? Le Premier ministre annonce des masques gratuits pour les plus fragiles et une « enveloppe locale » pour les préfets, invite les élus à protéger leurs agents, mais quels en sont les modalités et coûts au plan local ?
E. Philippe s’en remet aux maires et à l’investissement local sans expliciter ces mesures. Après tout, en renvoyant la balle dans le camp des élus locaux ce seront eux les mauvais élèves, si les Français sont mal protégés. Cette situation fait fleurir les desiderata décentralisateurs prônant la différenciation territoriale dont le Gouvernement se languit déjà en fermant les yeux sur les inégalités territoriales accrues par son inaction. Cette différenciation exacerberait pourtant les vices actuels et les circonstances révèlent au contraire la nécessité pour l’Etat d’être plus présent auprès des collectivités afin d’amplifier leur efficacité déjà prouvée et d’assurer l’égalité des citoyennes et citoyens devant les impératifs sanitaires, sociaux et économiques.

Les élus locaux assument des dépenses exceptionnelles et anticipent déjà des pertes de recettes dont les estimations s’aggravent de semaine en semaine. Jusqu’à quand tiendront-ils le coup ? C’est bien le devoir de l’Etat central de les soutenir et d’envisager les collectivités comme l’outil indispensable pour agir rapidement aujourd’hui et anticiper la relance de demain.

Les sénatrices et sénateurs du groupe CRCE refusent que les collectivités soient l’éternelle variable d’ajustement et demandent à l’Etat de prendre en charge à 100% et de manière rétroactive les achats de masques dès le 1er jour du confinement. Nous souhaitons que la prochaine loi de finances rectificative débloque des moyens pour les collectivités afin de réagir en amont aux pertes de recettes et aux hausses de dépenses induites par la crise, et desserrer l’étau législatif pour leur donner les capacités d’agir au mieux sans pour autant devoir remplacer un Etat aujourd’hui défaillant.

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