Les courriers officiels

Ces contrats, certes précaires, sont une première marche vers l’emploi

Contrats aidés dans les Côtes-d’Armor -

2 novembre 2017

Lettre à Mme la Ministre du Travail

Madame la Ministre,

Je souhaite attirer votre attention sur la diminution des emplois aidés dans le Département des Côtes d’Armor.
Plusieurs associations ou collectivités locales m’ont fait part de leur désarroi face aux annonces récentes sur une première suppression de 450.000 à 300.000 contrats aidés en 2017 et une seconde de 300.000 à 200.000 contrats en 2018.
Certes, ces contrats présentent quelques défauts notamment autour de leur rémunération ou de leur pérennité. Toutefois, ils permettaient à des personnes d’accéder à un emploi. Lors de différentes rencontres avec des structures départementales, les salariés témoignaient tous de leur implication dans leurs missions et de leurs inquiétudes pour leur avenir. Ces contrats souvent précaires, sont pourtant pour ces personnes, une première marche vers l’emploi, voire vers la réinsertion professionnelle. Je pourrais également vous citer de nombreux autres exemples d’associations et de municipalités costarmoricaines ne pouvant plus assurer certaines activités comme l’accueil des enfants lors des TAP ou à la cantine, l’accompagnement de jeunes en MJC ou à la mission locale, faute de personnels suffisants.
Par ailleurs, leur baisse pose plusieurs questions : comment règle-t-on la question du coût social pour l’usager, avec le risque de voir disparaître des services rendus par les collectivités ou des associations ? Comment prend on en charge ces personnes si éloignées du marché du travail qu’un poste de quelques heures par semaine insérait peut-être mieux que la perspective d’une formation ?
Monsieur le Préfet de la région Bretagne a effectué un point de situation des contrats aidés en Bretagne, conformément à la demande de Monsieur le Président de la République. Outre le nécessaire bilan de la situation des contrats aidés, ce document révèle la prépondérance de l’utilisation de ce type de contrat par l’OGEC. Sur les 403 contrats relevés comme prioritaires, 173 concernent les besoins de l’enseignement privé, dont 7 dans les Côtes d’Armor. C’est injuste lorsque l’on sait les manques criants dans l’enseignement public.
De plus, sur les 93 contrats prioritaires pour l’ensemble de la région, seulement 4 sont fléchés vers le département des Côtes d’Armor. C’est largement insuffisant pour répondre à l’ensemble des besoins.
Ainsi, sans concertation, vous souhaitez supprimer ce dispositif sous prétexte que ces contrats « ne replacent pas ses bénéficiaires sur le marché du travail à long terme ». Cette décision brutale est vécue comme un drame social pour les intéressés qui ont pourtant besoin de notre solidarité et de l’accompagnement de l’Etat.
C’est pourquoi, je compte sur votre bienveillance pour m’informer des engagements que vous comptez prendre pour veiller à la continuation des contrats en cours et de permettre aux associations ou collectivités de poursuivre leurs missions avec ce personnel.
Dans cette attente, je vous prie de croire, Madame la Ministre, en l’assurance de mes sincères salutations.

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