Les questions d’actualité

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Le gouvernement propose de simples mesures de trésorerie en faveur des entreprises

Plan de relance -

11 décembre 2008
Le gouvernement propose de simples mesures de trésorerie en faveur des entreprises
Le gouvernement propose de simples mesures de trésorerie en faveur des entreprises

Monsieur le président,
Monsieur le ministre,
Mes chers collègues,

Ma question s’adresse à Monsieur le Premier Ministre.

Nos concitoyens, qu’ils soient travailleurs, retraités, jeunes, sont touchés de plein fouet par la crise économique. Cette crise, vous en portez l’entière responsabilité. C’est l’échec du capitalisme mondialisé et de ce système que vous avez défendu et imposé par vos politiques dévastatrices !

Aujourd’hui, les licenciements économiques, les périodes de chômage technique se multiplient, emportant en cascade des pans entiers de l’économie, comme en témoigne le terrible exemple de l’industrie automobile. Certains groupes profitent même de la situation pour licencier abusivement et délocaliser leurs activités rentables. Aucune des mesures avancées par le gouvernement ne sanctionne ces délinquants sociaux qui laissent des milliers de salariés sur le carreau pour rémunérer les actionnaires !

Face à cette situation économiquement désastreuse et socialement insoutenable, Le Président de la République nous annonce pompeusement un « plan de relance », assorti d’un ministre d’affichage. En fait de relance, on nous propose de simples mesures de trésorerie en faveur des entreprises et des incitations à l’endettement des ménages !
- 26 milliards d’euros d’aide aux seules entreprises et autant de mesures qui ne règleront pas la question prégnante de l’emploi ni la question déterminante du pouvoir d’achat. En un mot ce plan n’est pas à la hauteur de la situation !!

Encore une fois, vous répondez par de nouvelles exonérations de cotisations sociales, sans contre partie.!! Résultat : les salariés devront payer plus, ou accepter un recul de leur protection sociale. Vos mesures censées relancer le pouvoir d’achat : doublement du prêt à taux zéro, prime à la casse sont des mesurettes au regard des centaines de milliards accordés aux financiers !!!

Pas de revalorisation des salaires et des minima sociaux, à peine un rattrapage des retards cumulés pour les retraites, des aides au logement en berne, des franchises médicales et des déremboursements massifs, le maintien du prix du gaz à un prix exorbitant et une prime de noël loin du compte : voilà vos actions !

La majorité parlementaire n’est pas en reste dans cette politique de régression sociale : quand elle vote, dans notre hémicycle, l’imposition des indemnités d’accident du travail ou la suppression de la demi-part des parents isolés. Vous avez même envisagé la suppression de l’ISF et la déduction fiscale des pertes boursières !

Curieuse conception que celle d’une relance au seul profit des privilégiés et détenteurs de richesse. Monsieur le Premier Ministre, la France et son peuple ont besoin, et attendent une véritable politique de relance en faveur du pouvoir d’achat, et de la consommation :
Allez-vous enfin prendre des mesures en ce sens ?

M. Patrick Devedjian, ministre chargé de la mise en oeuvre du plan de relance - . Décidément, les leçons de l’histoire ne servent à rien ! Le communisme s’est affaissé, pas le capitalisme. (Exclamations sur les bancs CRC-SPG) Il subit une crise comme il en a traversé de multiples depuis le XIIIe siècle. En rendre responsable le Gouvernement et le Président de la République montre que vous n’avez rien compris. Le plan de relance annoncé par le Président de la République est absolument comparable à ceux qui ont été lancés par la plupart des grands pays...

M. Guy Fischer. - Et qui ont échoué !

M. Patrick Devedjian, ministre. - Vous dites que la consommation est oubliée, mais lorsqu’on lance un plan d’investissement, c’est pour accroître la production, donc le travail et les salaires, et donc, in fine, la consommation.

Ensuite, ce plan a une dimension sociale que vous voulez ignorer. Ainsi 800 millions seront versés dès le premier trimestre 2009 en anticipation du RSA, soit 200 euros par personne pour les quatre millions de bénéficiaires du RMI, 500 millions seront consacrés aux contrats de transition professionnelle et 160 à la rénovation des centres d’hébergement, sans parler des mesures en faveur du logement, par exemple des 200 millions consacrés aux contrats Anru.

Ce plan est équilibré, coordonné avec ceux de l’ensemble des démocraties, à l’exception de la Grande-Bretagne -parce que la Grande-Bretagne n’a plus d’industrie, alors que nous, nous en avons encore une..

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