dossier Covid-19 : les politiques libérales en accusation

Peut-on lutter efficacement contre la pandémie de covid-19 avec des méthodes fidèles aux dogmes libéraux, alors que ceux-ci ont précisément conduit à méconnaître la crise puis à l’aggraver, notamment en affaiblissant la recherche et le service public hospitalier ? Pour le gouvernement, la réponse est oui, comme en témoignent sa gestion de la crise et plus particulièrement les dispositions de la loi de finances rectificative et les mesures de l’état d’urgence sanitaire, entré lui en vigueur le 24 mars, qu’il a fait adopter par le Parlement. Pour les membres du groupe CRCE, la réponse est en revanche négative. Ils se sont donc abstenus lors du vote de cette loi de finances rectificative et se sont prononcés contre les mesures d’urgence proposées par Emmanuel Macron : pleins pouvoirs au gouvernement pendant deux mois, sans contrôle ou presque ni vote du Parlement ; dérogations injustifiées au droit du travail en matière de congés, de repos hebdomadaires et dominicaux ; mais refus de mettre à contribution les ménages les plus riches et les actionnaires.

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Les questions d’actualité

Avec le vote de la loi, le contrôle de l’action du gouvernement est constitutionnellement l’autre grande prérogative du Sénat. Celle-ci s’exerce notamment au travers des questions d’actualités (deux jeudis par mois), des questions orales, avec ou sans débat, et des questions écrites.

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Nous demandons la gratuité des masques pour toutes et tous

Crise sanitaire -

22 juillet 2020
Le gouvernement n’a toujours pas l’intention de rendre les masques gratuits pour tous
par [Groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste->https://www.youtube.com/channel/UCGMy4lcU26bYb4ZFHYMZQZw]
https://youtu.be/IgeKd2UgmCA
Nous demandons la gratuité des masques pour toutes et tous

Ma question s’adresse à M. le ministre des solidarités et de la santé. Depuis lundi, le port du masque est obligatoire dans les lieux publics clos.

Les masques sont donc devenus indispensables. Toutefois, ils représentent un coût de plus de 200 euros par mois pour une famille de quatre personnes.

Certes, monsieur le ministre, vous venez d’annoncer la distribution de masques gratuits aux plus précaires et aux personnes à risque. Mais comment sera organisée la sélection ? Quel organisme interviendra ? Au bout de combien de temps ? Et pour tous les autres, quand ?

Aujourd’hui, l’urgence est à la gratuité, comme cela vous était proposé déjà au mois de juin dans le cadre d’une résolution des députés du groupe gauche démocrate et républicaine.

Certes, la gratuité a un coût, qui est d’ailleurs largement supporté par les collectivités. Mais ce coût est moindre qu’une augmentation du nombre de personnes en réanimation. N’en déplaise à Mme la ministre Agnès Pannier-Runacher, la gratuité n’est pas un « frein à l’innovation » !

Le frein, c’est la perte de nos outils de production, comme l’usine de masques de Plaintel, dans mon département, fermée depuis deux ans.

Un projet pérenne d’une coopérative d’intérêt collectif est mené à Grâces, toujours en Côtes-d’Armor, avec l’appui de la région Bretagne et du département. Voilà un levier pour assurer notre sécurité sanitaire de proximité, qui plus est pourvoyeuse d’emplois ! Le soutiendrez-vous ?

Bref, monsieur le ministre, ferez-vous enfin le choix politique de la gratuité des masques pour tous, au bénéfice de la santé de nos concitoyens ? Notre pays en a les moyens ! (Applaudissements sur les travées du groupe CRCE.)

M. le président. La parole est à M. le ministre des solidarités et de la santé.

M. Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé. Madame la sénatrice Christine Prunaud, il me revient l’immense honneur de répondre à votre dernière intervention, si j’ai bien compris, dans cet hémicycle. J’ai répondu à une question similaire hier à l’Assemblée nationale, et le Président de la République a eu l’occasion de s’exprimer dans une interview télévisée sur ce sujet.

Il n’y aura pas de distribution gratuite pour tous de masques, ce qu’aucun pays au monde, d’ailleurs, ne fait. En revanche, une distribution a été mise en place très tôt à destination des publics fragiles, des personnes les plus précaires. Dès le début, alors que nous étions en train de constituer des stocks, nous avons assuré la distribution, au travers des associations, des mairies et des centres communaux d’action sociale (CCAS), de 5 millions de masques par semaine, de manière à protéger les personnes les plus fragiles.

Je l’ai dit hier, pour les deux millions de Français en situation de vulnérabilité sanitaire, les masques chirurgicaux pourraient être remboursés sur prescription et pris en charge totalement par l’assurance maladie.

Comme vous, madame la sénatrice, j’aime les mathématiques. J’entends dire et lis çà et là que le coût des masques s’élèverait à 220 euros par mois pour une famille de deux enfants.

J’ai à cœur de porter non pas des masques chirurgicaux, que je réserve aux soignants, mais des masques lavables, qui polluent moins. Ils coûtent un euro : ils sont lavables et réutilisables jusqu’à 30 fois. Admettons que vous utilisiez trois masques par jour, que vous en ayez besoin 30 jours par mois et que votre foyer compte quatre personnes : vous devrez débourser une somme de 15 euros à 20 euros. (Protestations sur les travées du groupe CRCE.)

Une telle situation ne modifie en rien notre volonté de protéger les plus fragiles, et nous ferons en sorte qu’aucun obstacle financier n’empêche le port du masque. Croyez-moi, en tant que ministre de la santé, mais aussi des solidarités, je veillerai personnellement à ce que personne ne soit dans l’impossibilité de porter un masque. Nous pouvons sans doute nous retrouver autour de cet objectif essentiel.

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