Un contrat historique qui exige une nouvelle stratégie

34 milliards d’euros, c’est le montant du contrat pour lequel DCNS a été choisi pour construire douze sous-marins dérivés du modèle Barracuda.

Cet accord constitue assurément une très bonne nouvelle et une nouvelle preuve du savoir-faire français. Au-delà de notre satisfaction, de nombreuses questions ne vont pas tarder à être posées.

L’orientation prise par DCNS depuis de nombreuses années de se concentrer vers la maîtrise d’ouvrage et la veille technique, au détriment de la fabrication, se concrétise une nouvelle fois. En effet, le contrat prévoit une majorité de constructions à Adélaïde, au détriment des ateliers de Nantes, Cherbourg et Lorient.

Dans ces conditions et au vu de la signature de ce contrat inespéré, il ne serait pas compréhensible que la direction de DCNS maintienne le plan de départs volontaires initié cette année concernant deux mille personnes alors qu’il existe déjà un sous-effectif structurel dans l’entreprise. Ou comment ne pas s’interroger aussi sur le recours important actuellement à des travailleurs détachés. Les créations d’emplois attendues et annoncées doivent s’inscrire dans la bataille pour l’Emploi en France.

Les questions sont nombreuses, et c’est avec vigilance qu’il convient de se réjouir de la passation de ce contrat « Australie », qui constitue néanmoins aujourd’hui une opportunité exceptionnelle qu’un réel gage de développement de l’entreprise et de l’emploi.

Plus généralement, il nous semble nécessaire de mener une réflexion stratégique globale sur le devenir de notre modèle industriel de défense, au regard des enjeux géopolitiques actuels.
Il s’agit maintenant pour l’Etat, actionnaire majoritaire et principal client de DCNS, de mener une discussion constructive avec la direction et les salariés du groupe naval de défense sur ces enjeux, avec à la clé une réorientation stratégique qui privilégie l’emploi et le renouveau industriel.

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