Un projet qui entérine un service public de transport à deux vitesses

Aujourd’hui le sénat a adopté le projet de loi ratifiant le « CDG Express ». Les sénateurs du groupe CRC ont voté contre.

Ils ont considéré que ce projet ne relevait pas de l’intérêt général, puisqu’il ne visait qu’une seule catégorie d’usagers et que sa tarification, à 24 euros l’aller, n’intégrait pas le « Pass Navigo », utilisé par les usagers des transports franciliens et notamment les salariés de la plateforme aéroportuaire.

Ils ont également considéré que ce projet ouvrait la voie à une libéralisation accrue des transports puisque le monopole d’exploitation de la SNCF est remis en cause.

Ils ont déploré que ce projet présente un impact environnemental négatif en ne prenant pas en compte le parc Natura 2000 de la Poudrerie ainsi que par le changement de destination de 29 hectares de terre agricole à Mitry-Mory.
Alors même que ce projet ne devait pas appeler de financements publics, le montage juridique et financier retenu fait participer uniquement des entreprises détenues majoritairement ou même totalement par l’État.

Ce projet constitue également un véritable déni de démocratie. L’avis des populations et des élus locaux n’a pas été respecté. Le gouvernement demande un véritable chèque en blanc aux parlementaires alors même que les conclusions de l’enquête publique ont souligné non seulement de lourdes incertitudes sur son financement, qui reste encore inconnu à ce jour, mais pire, qui pointe les risques de dégradation des conditions de transports des lignes existantes.

Les sénateurs du groupe CRC ont affirmé que l’urgence pour le service public des transports devrait être de permettre une amélioration des conditions de transports du service public relevant de l’intérêt général et donc des 900 000 usagers du quotidien du RER B, ainsi que des usagers du TER Picardie, de la ligne K et P, et du fret, qui voyagent aujourd’hui dans des conditions très difficiles.

Les sénateurs du groupe CRC appellent maintenant les populations et les élus à continuer de se battre contre ce projet, inutile et coûteux, qui porte en germe un service public des transports à deux vitesses.

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