Un affront pour la République

Ce 11 juin, les deux présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, François de Rugy et Gérard Larcher, reçoivent leur homologue Andry Parouby.
Co-fondateur de Svoboda, parti ultranationaliste et antisémite ukrainien, le président de la Rada ne peut pas être considéré comme n’importe quel acteur de la diplomatie parlementaire. La justification de M. François de Rugy le 10 juin, pose deux questions.

« Andry Parouby a été élu démocratiquement » a commencé par dire le président de l’Assemblée nationale. Ce critère, au vu des événements passés en
Europe, ne peut pas être la seule grille de lecture d’un représentant de nos institutions républicaines. D’autant plus quand l’invité en question participe
chaque année aux commémorations du leader ukrainien de la collaboration avec les nazis.

« Je reprendrai contact dans quelques mois avec les représentants de la Douma » a poursuivi M. Fançois de Rugy. Alors que le conflit russo-ukrainien a fait
plus de 10 000 morts à l’est de l’Ukraine, ce décalage calendaire est au mieux maladroit, au pire la preuve d’une prise de position, par le Parlement, non-discutée.

Le passé de M. Andry Parouby ainsi que son bilan à la tête du Parlement ukrainien sont incompatibles avec une visite officielle. Comme le rappelle le dernier bilan d’Amnesty International, l’Ukraine est aujourd’hui un pays marqué par la recrudescence d’emprisonnements politiques dans des prisons secrètes et une répression contre les ONG et les journalistes. En parallèle, l’arrivée au pouvoir du parti ultranationaliste et antisémite a marqué des reculs importants
pour les militants progressistes, notamment pour la liberté entre les femmes et les hommes ou pour la cause LGBT.

Les sénatrices et sénateurs du groupe CRCE condamnent vivement l’accueil fait à Andry Parouby, incompatible avec toutes les valeurs qui fondent la République française.

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