Parcoursup : le groupe CRCE saisit le Défenseur des droits

Alors que la procédure Parcoursup est suspendue pendant la durée des épreuves du baccalauréat, les informations et les premières statistiques disponibles confirment l’opacité du système, l’arbitraire de certaines décisions et le renforcement des discriminations sociales d’accès à l’université. Pis, seulement 42 % des candidat-e-s ont accepté définitivement une proposition. Par rapport à l’an passé, plus de 18 000 élèves supplémentaires n’ont reçu aucune proposition.

Malgré les engagements répétés du Gouvernement, les algorithmes locaux utilisés par les universités pour sélectionner les dossiers des candidat-e-s n’ont toujours pas été rendus publics. Le Règlement européen sur la protection des données personnelles, en vigueur depuis le 25 mai dernier, impose pourtant la communication de leurs modes opératoires.

Dans de nombreuses universités, ces algorithmes mettent en œuvre des traitements automatisés et des tirages aléatoires illégaux. Par ailleurs, les jurys de plusieurs établissements ont pondéré les notes de terminale en fonction du classement des lycées. La conséquence est une disparité forte des taux de réussite à Parcoursup en fonction de la situation sociale des lycées : une sélection sociale massive est à l’œuvre.

Face à toutes ces irrégularités et inégalités, la ministre de l’enseignement supérieur répond par la dénégation et se félicite de la réussite de son nouveau système ! P. Ouzoulias a donc saisi le Comité scientifique et éthique de Parcoursup, puis la Ministre elle-même, pour obtenir la publication des algorithmes locaux et des critères de sélection des universités. Sans réponse, il vient de s’adresser ce jour au Défenseur des droits, M. Jacques Toubon, pour lui demander de protéger les droits des candidat-e-s et de leurs familles contre un système qui accroît, dans la plus grande opacité, les inégalités d’accès au service public de l’enseignement supérieur.

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