L’acte II du quinquennat s’inscrit dans la continuité du projet de démantèlement des protections collectives

L’actualité des prochains mois va être rythmée par la contre-réforme des retraites et par celle, concomitante, de l’assurance-chômage dont le gouvernement a dévoilé les grandes lignes et qui vise à réduire les droits des salariés et des privés d’emplois.

Le lapsus de la ministre du Travail présentant les 12 mesures, comme destinées à « améliorer la précarité », est révélateur de l’attaque de l’exécutif. En introduisant la dégressivité et le plafonnement des allocations chômage pour les cadres, le gouvernement prépare la prochaine étape qui consistera à généraliser la dégressivité à l’ensemble des salariés. Comme lors de la suppression de l’universalité des prestations sociales en 2014 pour les familles les plus aisées, Monsieur Macron et ses ministres organisent le « ras-le-bol fiscal » et la désolidarisation des cadres au système d’assurance chômage. Et pour les privés d’emploi, les nouvelles règles d’indemnisation seront durcies et vont entrainer à l’avenir une baisse de l’allocation mensuelle.

Alors que 87 % des embauches se font aujourd’hui en contrat court et qu’un tiers des contrats courts durent une journée, le système de bonus-malus pour sanctionner les employeurs qui abusent sera très limité avec une mise en place seulement au 1er janvier 2020, et concernera uniquement les entreprises de plus de 11 salariés relevant de 7 secteurs d’activité dont sont exclus le bâtiment et la santé.

Nous ne laisserons pas se poursuivre le projet du gouvernement de démantèlement des protections collectives, alors que d’autres choix sont possibles pour l’assurance chômage. Il faut mettre en œuvre un plan d’investissement et de recrutement dans la fonction publique avec une redirection du CICE vers les petites entreprises, réduire le temps de travail en généralisant les 32 heures et enfin mettre en place un véritable système de sécurité d’emploi et de formation où chaque travailleur.se pourrait alterner, de sa sortie de formation initiale jusqu’à sa retraite, emplois stables et formations, avec la garantie d’une continuité de revenus et de droits élevés.

Les sénatrices et sénateurs du groupe Communiste Républicain Citoyen et Ecologiste s’opposeront à cette réforme et seront présents le 26 juin aux côtés des organisations syndicales mobilisées contre ce projet funeste pour l’avenir de l’Assurance-chômage.

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