Le préfet pense faire baisser la température en cassant le thermomètre

Manifestation du monde éducatif : le préfet pense faire baisser la température en cassant le thermomètre

Hier, la préfecture de Paris a fait le choix de ne pas autoriser la manifestation appelée et déposée par la grande majorité des organisations syndicales du monde scolaire. Au motif de délais de dépôt trop courts et inférieurs aux trois jours ouvrés préalables, la manifestation a donc été de fait interdite.

Alors que le malaise chez les enseignants, les personnels non-enseignants, les parents et les élèves n’a jamais été aussi fort.

Alors qu’il aura fallu une journée de mobilisation historique pour obtenir, enfin, l’oreille du gouvernement. Si les mesures annoncées la semaine dernière sont insuffisantes et en appellent bien d’autres, elles permettent de dégager de premières perspectives que la mobilisation peut concrétiser.

Alors que se profile une seconde journée de mobilisation très suivie dans le monde de l’éducation, et ce en l’espace d’une semaine.

Cette décision préfectorale est difficilement justifiable et envoie un message désastreux à l’ensemble de la communauté éducative. De plus en plus de personnes se demandent, légitimement, s’il y a encore un ministre de l’Éducation nationale à la barre et s’il peut gérer en toute sécurité à la fois la crise sanitaire et sa stratégie d’écoles ouvertes. Ces personnes étaient jusqu’ici méprisées, elles sont aujourd’hui empêchées d’exprimer leurs doutes et leur colère.

La préfecture doit sortir de sa posture et de ses prétextes grotesques. Sous le couvert du Droit, le représentant du gouvernement à Paris a pris une décision historique : interdire une manifestation déposée par la grande majorité des organisations syndicales et réunissant de manière unitaire quasiment l’ensemble de la communauté éducative. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que la préfecture de Paris tente d’éteindre le feu en jetant de l’huile dessus. Elle avait dû plier, face au tollé, en juin 2016 lors de la mobilisation contre la loi Travail. Elle doit le refaire aujourd’hui.

Les parlementaires du groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste soutiennent l’ensemble de la communauté éducative dans ses revendications et son appel à la manifestation. Ils exigent du gouvernement et de son représentant à Paris qu’ils respectent le droit constitutionnel de manifester et reviennent sur leur décision.

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