Loi immigration : le grand durcissement

De concert, droite et extrême droite sénatoriales ont fait sauter toutes les digues : fin de l’automaticité du droit du sol et dix années de résidence pour en bénéficier, suppression de l’Aide Médicale d’État, durcissement du regroupement familial au mépris de toute logique d’intégration, quotas triennaux d’immigration sans critères, allongement de la durée de résidence nécessaire aux étrangers réguliers pour avoir droit aux prestations sociales, attaques sans précédent contre l’immigration étudiante ou encore transformation de l’aide publique au développement en outil d’ingérence.

Le volet consacré à la régularisation par le travail du texte initial a été totalement vidé de sa substance. Les conditions actuelles de régularisation en sortent grandement durcies en plus de rester au bon vouloir du préfet et de l’employeur.

En plus d’être inhumaines, toutes ces mesures n’auront aucun effet sur la réalité des mouvements migratoires. C’est la situation dans les pays de départ qui pousse à la migration : il y aura toujours autant d’entrants mais avec des conditions d’accueil et d’intégration lamentables.

Ces reculs dramatiques sont aussi le résultat du regard bienveillant et du soutien implicite du gouvernement. Il a laissé faire et porte donc une lourde responsabilité.

Les rares avancées concrètes ont été arrachées par notre groupe : garantir aux étrangers leur apprentissage du français par des cours gratuits dispensés localement et accorder un titre de séjour aux victimes de marchands de sommeil déposant plainte.

Pour autant, ces avancées utiles ne changent en rien la nature terriblement régressive d’un texte qui tourne le dos aux valeurs progressistes et humanistes. Les sénatrices et sénateurs du groupe CRCE-K voteront donc, le 14 novembre, contre et appellent toutes celles et tous ceux qui sont encore attachés aux valeurs de la République à faire de même.

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