Le cas exemplaire du site de Miramas

Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Mes chers collègues,

Je vais vous parler de Miramas. Une ville des Bouches du Rhône à mi-chemin entre Marseille et Fos sur Mer. Deux grands ports sur la Méditerranée qui, juridiquement du moins, n’en font qu’un : le Grand Port Maritime de Marseille. Ce port donc n’est pas moins que le 4ème port européen avec près de 100 millions de tonnes de trafic, 3ème port pétrolier mondial, 1er port de la Méditerranée pour les conteneurs, devant Gênes et Barcelone. C’est une plateforme d’échange et notamment avec les pays sud-méditerranéens et surtout il est situé dans une des 5 premières zones logistiques françaises.
Un port en pleine expansion puisqu’il va doubler son activité dans les 5 prochaines années.

« Avec un investissement global de 3 milliards d’Euros sur les prochaines années, 83 millions de tonnes de marchandises en 2009 passant à 120 millions d’ici à 2013,
Avec une volonté écrite et affichée des décideurs et chargeurs de porter la part du transport ferroviaire de 13 % à 30 %,
Placé à coté d’un monstre économique qu’est le port et dans une région fortement industrialisée,
Le triage automatisé de Miramas doit vivre et se développer. »

Voilà en quelques mots, résumé, le projet économique présenté par les cheminots à la Direction Fret pour le maintien du tri par gravité sur le site de Miramas.

Ce site faisait partie des gares menacées par le plan de « rationalisation » annoncé par la SNCF en septembre 2009.
Une décision paradoxale puisqu’elle se situe dans une période où justement le Gouvernement confie une mission pour améliorer les dessertes du port de Marseille dans le cadre du développement durable suite au Grenelle de l’environnement.
Des propositions sont en cours d’élaboration concernant la fluidité des trafics à l’intérieur du port ainsi que pour son accessibilité dans les 30 prochaines.

Dans ce contexte le ferroviaire est un atout considérable.
Et la Direction de la SNCF a été obligée de le reconnaitre puisque le 25 octobre dernier elle a annoncé le maintien du tri à gravité à Miramas. Elle a été obligée de prendre en compte les propositions portées par les organisations syndicales et en premier lieu la CGT, une argumentation très précise, tant en termes de coûts économiques que de réponses aux problématiques environnementales.

C’est une victoire importante pour les cheminots et leurs organisations syndicales, pour la population, particulièrement mobilisés sur ce dossier majeur pour le développement du FRET bien sur mais aussi pour le développement économique de la région PACA.
L’arrêt du triage signifiait la perte de 200 emplois et la mise sur nos routes de 300 000 camions supplémentaires par an.

Ce retournement de situation est le fruit de l’acharnement de tous les acteurs concernés pour sauver « leur » triage.
Il aura fallu plusieurs mois de mobilisation, de multiples interventions des élus (Maire, conseillers généraux, conseillers régionaux, parlementaires) auprès de la Direction de la SNCF, du Préfet, des Ministres, parfois sans réponse, pour qu’enfin la raison l’emporte.
Je profite de mon intervention pour saluer le travail considérable fait par les organisations syndicales, notamment la CGT. Elles ont fait preuve d’une très grande responsabilité en sollicitant tant les élus que les pouvoirs publics avec beaucoup de persévérance.

Cela nous renvoie à notre propre responsabilité en tant que parlementaire, à notre capacité d’écoute. Nous avons là la démonstration que le dialogue est la clé de la résolution de conflit, que les organisations syndicales ne sont pas que des fauteurs de troubles, elles sont aussi porteuses de propositions crédibles et argumentées qui méritent d’être étudiées consciencieusement pour peu que l’on prenne le temps de les écouter et de travailler avec elles.

Si je prends cet exemple c’est qu’il m’est cher à plusieurs titres, en premier lieu il s’agit de mon département, de mon entreprise et que je suis convaincue que le FRET est le moteur du développement économique des régions. Mais c’est surtout parce qu’il est la démonstration que d’autres solutions existent, qu’il faut donc étudier toutes les possibilités en lien avec les partenaires sociaux, pour qu’enfin soit mise en œuvre une politique du transport de marchandises rationnelle du point de vue économique et écologique, sécurisée, juste et équilibrée.
Et cela passe d’abord par l’adoption de cette résolution.

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