Une erreur politique pour l’aménagement du territoire et le service public aéroportuaire

Alors que la perspective de privatisation des aéroports régionaux semblait gelée avant la trève estivale, cette perspective s’annonce de plus en plus probable . Le gouvernement a en effet remis à l’ordre du jour, et précisément pour le 15 septembre, la vente de 60% des parts que l’Etat possède dans les aéroports régionaux de Lyon – Saint-Exupéry, Toulouse-Blagnac, Bordeaux-Mérignac et Montpellier-Méditerranée.

A l’heure où la résorption de la dette publique obère toute capacité de réflexion politique de long terme, le gouvernement ne voit dans cette décision dangereuse que la possibilité de faire tomber dans les caisses de l’Etat, selon ses calculs, 500 millions d’euros.

D’ores et déjà, des investisseurs privés se déclarent déjà intéressés. D’ores et déjà, élus locaux et syndicalistes s’inquiètent d’un délai de mise en vente aussi court et des conséquences pour leurs réserves foncières.

Cette privatisation se situe pourtant dans la droite ligne de la loi du 20 avril 2005 transformant les grands établissements régionaux en sociétés anonymes.

Cette réforme a, en effet, entériné des modifications dangereuses dans le statut et dans le cadre juridique de la gestion aéroportuaire publique en s’inscrivant dans le cadre du processus de décentralisation ultralibérale du gouvernement de droite. Sous couvert d’un nouveau cadre juridique pour la gestion des grands aéroports nationaux et régionaux, la loi du 20 avril 2005 a en réalité, comme nous l’avions dénoncé à l’époque, conduit à la privatisation du secteur aérien, en créant des sociétés aéroportuaires.

Ce nouveau pas vers la privatisation par la cession des parts étatiques, acte le désengagement de l’Etat du secteur stratégique du transport aérien. Cette décision, si elle est maintenuE, est lourde de conséquences pour les salariés, les riverains, les compagnies et les usagers, mais aussi en termes d’aménagement du territoire et d’égalité territoriale.

Les sénateurs du groupe CRC-SPG se prononcent résolument contre cette décision comptable dont les conséquences sur le service public aéroportuaire seront mortifères.

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