Accueil d’un colloque sur la formation des ingénieurs à vocation internationale

Lundi 25 Mars 2013, Michel Billout a parrainé au Sénat un colloque international organisé par le réseau N+I autour du thème : "Formation des ingénieurs à vocation internationale : Un partenariat innovant avec la France".

Voici son discours d’ouverture

Mesdames, Messieurs,

Je suis très heureux de vous accueillir aujourd’hui au sein de notre haute assemblée pour ce colloque célébrant le 15ème anniversaire du programme "N+1" du réseau N+I. Je tiens à saluer l’ensemble des participants issus de 17 pays qui font l’honneur d’assister à ce colloque.

Cette représentation internationale nous rappelle que la coopération universitaire internationale dans les domaines des sciences, des technologies et de l’ingénierie reste profondément stratégique pour notre pays. Et ce n’est pas un hasard si le Réseau « n+i » coordonne ses actions avec les Espaces CampusFrance, le Ministère des Affaires Etrangères , les Ambassades de France, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, la Direction des Relations Européennes et Internationales et de la Coopération, les Alliances françaises, les missions économiques et les bureaux UbiFrance, pour ne citer qu’eux.

Le Réseau « n+i » fédère ainsi plus de 60 Grandes Ecoles d’Ingénieurs de toutes les régions de France dans tous les domaines, de l’agriculture jusqu’aux télécommunications en passant par le génie civil, la mécanique, l’informatique, les biotechnologies, la chimie, les matériaux, l’électronique,
l’environnement, etc..

Il nous rappelle aussi que le rayonnement de la France passe par la mobilisation de ses écoles d’ingénieurs qui offrent des formations d’excellence aux étudiants étrangers et français. Cela passe aussi par leur engagement à aider ces ingénieurs à devenir des entrepreneurs capables de créer des richesses et des emplois en France ou dans leur pays. Nous en sommes tous convaincu, la recherche et l’Université peuvent contribuer au redressement industriel, à la sortie de crise de nos économies.

La formation de ces élites, francophones, futurs ambassadeurs du savoir-faire technologique français, représente donc, pour notre pays, un formidable investissement dans l’avenir.

Le rayonnement culturel, scientifique, intellectuel, a toujours été une composante à part entière de la politique étrangère française. Il est la base de notre « soft power » en anglais dans le texte, de la diplomatie d’influence. La langue, les idées, la création concourent au développement du positionnement et de l’influence générale et durable de notre pays à l’étranger. Elle permet de promouvoir intérêts politiques et économiques, par le soutien des échanges culturels, et le développement de l’apprentissage du français.

La France dispose du premier réseau scolaire étranger : présent dans plus de 130 pays, avec 485 établissements qui accueillent aujourd’hui plus de 310 000 élèves, 195 000 étrangers et 115 000 Français. Notre pays est encore considéré comme un modèle en termes de rayonnement culturel à l’étranger. Cependant, le constat, unanime, a souvent été fait ces dernières années du recul généralisé de l’influence française sur le terrain culturel, du déclin de la francophonie, de l’étonnement des pays francophones à voir la France en retrait dans le combat pour la promotion de sa langue et de sa culture. La culture française est effectivement moins présente aujourd’hui sur la scène mondiale qu’il y a quelques décennies.

C’est d’autant plus dommageable que les grands pays émergeants commencent à investir en s’inspirant de notre modèle : lancé par Pékin en 2004, qui a ouvert 6 établissements cette année-là dont le 1er en France au sein de l’Université de Poitiers, le réseau Confucius a connu depuis lors une croissance exponentielle qui ne s’est pas ralentie : 118 centres dès 2006, 249 en 2008, 358 l’an dernier dont une quinzaine en France, l’objectif étant de 500 instituts dans le monde. Et parallèlement à cette évolution, les investissements de la France dans les pays émergents, le Brésil, l’Indonésie, la Chine, l’ Inde n’ont pas été revalorisés. Cela est d’autant plus problématique qu’à titre de comparaison, l’Allemagne est présente dans ces pays, et voit son budget global en augmentation .

Dans un contexte de mondialisation l’enjeu va bien au-delà de la stratégie nationale politique et économique, c’est de la survie de spécificités culturelles dans un monde globalisé, uniformisé dont il est question. Mis en avant par les universités anglo-saxonnes, l’impact économique de l’accueil des étudiants étrangers tend à devenir prédominant. Mais, un autre enjeu s’est dessiné au sein de l’Union européenne. Il s’agit de la définition d’un modèle culturel européen, dans lequel l’éducation est amenée à jouer un rôle majeur. Le succès du programme Erasmus témoigne de l’importance croissante de cette question.

L’amélioration des conditions d’accueil des étudiants étrangers mobilise en France des efforts qui doivent être salués et encouragés. Grace au Réseau « n+i », 2 200 étudiants sélectionnés à l’étranger dans les meilleures universités de 140 pays ont bénéficié d’un programme d’intégration culturelle, linguistique et méthodologique mettant en avant une Francophonie active. La francophonie devient un atout avec l’ouverture à l’un des 57 pays membres de la Francophonie en plus des pays anglophones et des pays dont sont originaires les étudiants, une chance pour un ingénieur qui souhaite prétendre à une carrière internationale.

Hasard du calendrier, "le rayonnement culturel de la France à l’étranger" fera l’objet d’un débat demain au Senat. Nul doute que les propos qui seront échangés ce soir apporteront un éclairage enrichissant à la réflexion parlementaire. Je souhaite que vos échanges soit fructueux et puisse contribuer à des coopérations renforcées et élargies.

je vous remercie

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